28 mai 2025
Commerce extérieur : un levier stratégique pour la croissance économique de la RDC

En ouverture, le ministre Muyaya a contextualisé cet échange par la volonté du Gouvernement d’éclairer l’opinion sur les enjeux autour du commerce extérieur, notamment dans le cadre des discussions en cours avec les États-Unis sur les mines. Il a rappelé que ce partenariat stratégique comporte une dimension commerciale importante et qu’il est essentiel de faire le point sur les avancées récentes. Il a également souligné l'importance de la ratification de textes internationaux évoquée lors du dernier Conseil des ministres, comme condition préalable à une intégration économique bénéfique.
Le Ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku, a pour sa part dressé un état des lieux des performances actuelles du secteur. Il a relevé que malgré des volumes importants d’exportation de minerais – près de 150 000 tonnes de cobalt et plus de 3 millions de tonnes de cuivre en 2024, les retombées économiques restent marginales pour la population. « Ces chiffres ne se traduisent pas dans le panier de la ménagère », a-t-il regretté, évoquant une valeur estimée à 60 milliards USD pour le cobalt et 29 milliards USD pour le cuivre.
Dans cette perspective, le Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, appelle à une diversification économique axée sur l’agriculture, identifiée comme un secteur porteur de croissance. Avec un potentiel estimé à 80 millions d’hectares, le secteur agricole pourrait créer jusqu’à 120 millions d’emplois, nécessitant même de la main-d’œuvre étrangère.
Cette vision suppose un accès effectif aux marchés internationaux, parmi lesquels l’AGOA avec les États-Unis, les accords économiques avec l’Europe, la Chine, l’Inde, ainsi que la ZLECAF, qui ouvre à 1,3 milliard de consommateurs africains.
Toutefois, plusieurs défis demeurent. Le poids excessif des impôts et taxes, les faiblesses infrastructurelles et l’insécurité, notamment à l’Est, entravent les ambitions commerciales du pays. Le Président de la République a d’ailleurs instruit une révision de la loi sur les nomenclatures fiscales pour améliorer le climat des affaires.
Abordant les contours de l’accord minier entre la RDC et les Etats-Unis, les ministres ont précisé que ce partenariat vise à valoriser les ressources congolaises sans concession sur leur souveraineté. Les principes directeurs incluent l’intégration économique régionale et la condition incontournable de la paix. Julien Paluku a estimé à 24 000 milliards USD la richesse minière totale de la RDC, affirmant que les 500 milliards envisagés par les États-Unis représentent un point de départ.
Trois outils principaux permettront d’absorber ces fonds : le plan directeur de 58 milliards USD axé sur des projets prioritaires ; le développement des infrastructures routières, avec un coût estimé à 1 million USD par kilomètre pour 20 000 km ; et l’agriculture, avec un potentiel d’investissement de 80 milliards USD. Ces investissements doivent permettre de renforcer les fondamentaux économiques du pays et de concrétiser une transformation structurelle.
Le gouvernement s'engage ainsi dans l'élaboration de plans opérationnels capables de maximiser l’impact des futurs partenariats et de placer le commerce extérieur au cœur de la croissance inclusive en RDC.
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