Des obsèques dignes en l'honneur du pionnier de la communication en RDC

Le Ministre Muyaya, lui-même Alumnus de cette institution, a souligné l’importance de rendre un hommage à la mesure de la stature académique et professionnelle du défunt. Il a rappelé que, malgré son âge avancé, le professeur Malembe demeurait actif et avait contribué aux réformes présentées lors des États généraux de la communication, organisés en janvier 2022 au Centre catholique Nganda à Kinshasa. Selon le Ministre, l’organisation des funérailles constitue une occasion pour l’ensemble des praticiens de la communication et des journalistes passés par cette institution de témoigner leur reconnaissance envers celui qui a marqué de son empreinte, le paysage médiatique et universitaire congolais.

Pour la mise en œuvre des préparatifs, un comité ad hoc a été constitué. Il regroupe des représentants de l’UNISIC, de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), du Ministère de la Communication et Médias, du Ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire/Recherche scientifique, ainsi que des membres de la famille biologique du défunt. Ce comité a pour mission de superviser l’ensemble des dispositions liées aux obsèques, notamment l’érection d’une chapelle ardente et d’un buste au sein de l’UNISIC afin d’assurer la pérennité de son héritage.

Le professeur Jean-Marie Vianney Longonya, membre de la délégation, a insisté sur l’importance de cette démarche, qui associe à la fois les autorités politiques, le milieu académique et la famille du disparu. Il a réaffirmé que la communauté universitaire reste en contact permanent avec la famille Malembe pour coordonner les initiatives d’hommage.

La trajectoire académique et professionnelle du professeur Paul Malembe Tamandiak illustre son rôle fondateur dans l’enseignement du journalisme et des sciences de l’information en RDC. 

Né le 26 novembre 1936, il effectua sa formation en journalisme à l’Université catholique de Lille (France), où il obtint en 1962 une maîtrise en sciences de l’information. Dès 1966, il fit date en devenant le premier journaliste congolais à présenter un journal télévisé à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).

Dans les années 1960, il initia le projet de création d’un institut spécialisé dans la formation en communication, projet qui se concrétisa en 1973 avec la fondation de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information (ISTI), intégré alors à l’Université nationale du Zaïre. Il en fut le premier directeur général avant d’accéder, en 1997, au poste de recteur de l’Institution rebaptisé IFASIC suite à la réforme du système éducatif. Au fil de sa carrière, il forma plusieurs générations d’étudiants et de professionnels, en défendant une conception de l’information comme instrument de citoyenneté et de démocratie.

L’annonce de son décès constitue une perte pour le monde académique, journalistique et politique congolais. L’hommage national en préparation est une reconnaissance de ses contributions à l’institutionnalisation des études de communication en RDC, mais également, un moment de mémoire collective destiné à immortaliser la figure du pionnier de cette profession en RDC.