Le cobalt : minerai stratégique de la transition écologique ?

Pour assurer une transition énergétique qui réduit la dépendance aux énergies fossiles entrainant de facto une réduction des émissions de gaz à effet de serre, les technologies vertes sont mises à contribution pour entretenir et prévenir les écosystèmes naturels. Celles-ci réduisent les rejets des déchets toxiques dans l’air, l’eau et le sol. 

C’est à ce stade qu’entre en jeu des métaux rares dont les propriétés concourent à la fabrication des éléments essentiels aux moteurs électriques, batteries et de multiples autres composants numériques qui utilisent une énergie sans charbon ni pétrole. Dans la liste des métaux rares qui permettent cette dépollution de l’industrie, le cobalt joue un rôle clé.

Lors de la 74e assemblée générale ordinaire des Nations Unies, le Président de la République avait déclaré que le monde avait soif de cobalt, de coltan et de lithium et que la RDC qui dispose des principales réserves mondiales de ces minérais avait elle, besoin d'emplois industriels, de formation et de développement. 

Avec des réserves estimées à 3,5 millions de tonnes, la République démocratique du Congo possède entre 60 et 75 % des réserves mondiales dont elle occupe la tête de la production avec près de 100 000 tonnes produites par an. Autant le pétrole aura nourri le XXè siècle et servi de catalyseur à la quatrième révolution industrielle, autant la demande croissante en véhicules hybrides et électriques dont le parc avoisinera les 150 millions d’unités à l’horizon 2040, place le cobalt au centre des enjeux climatiques. 

Dans son allocution au Sommet du G20 à Rome en Italie et à Glasgow lors du sommet de la Cop26 des Nations Unies, le Chef de l’État, S.E. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a rappelé le rôle crucial du Congo dans ce processus irréversible visant à réduire le réchauffement planétaire global. Le développement d’une filière extractive respectueuse aussi bien de l’environnement que de la dignité humaine nécessite des ressources pour permettre de créer les conditions d’une industrie minière qui soit transparente, écoresponsable et participative. 

C’est à cet effet que le Chef de l’État a exhorté le gouvernement à accélérer la redéfinition de la chaine d’approvisionnement en produits miniers à caractère stratégique où le cobalt partage avec le cuivre, le lithium et le nobium, un caractère stratégique important et dont la transformation locale permettra de développer une chaine de valeur régionale autour des composants clés de la transition énergétique comme les batteries électriques. 

Comme souligné par le Chef de l’État lors de la Cop26 Glasgow en Écosse, il est temps pour les pays industrialisés d’honorer leurs engagements tablant sur une enveloppe de 100 milliards de dollars pour permettre au continent africain de développer sa résilience face aux changements climatiques.